VERNISS’ART :
• Vernissage, samedi prochain, 20 avril à partir de 11h30.
• En retour de marché, tout l’étage sera dédié à Marie Chapelet, artiste plasticienne.
• Le titre de cette exposition est « Sous ensemble » (photographies et dessins)
• Pour information : un droit de présentation au public (droit de monstration) est versé à l’artiste grâce à vos consommations au comptoir. C’est le chapeau des artistes plasticiens.)
Marie Chapelet vient de l’univers de la photographie. Ses premières prises de vue aux puissantes couleurs saturées révélaient les images étonnantes d’un monde du travail (usines, coulisses de l’Opéra Bastille) métamorphosé en objet pictural : fragments prélevés, détails d’outils détourés, jeux de lumière sur instruments inconnus, courbes intérieures bleues, extérieures vertes, labyrinthes de tuyaux… Espace d’où l’être humain semblait s’être absenté.
Comment désorienter le regard ? Fragmenter encore mais en changeant d’échelle. Ces dernières années, son travail photographique a privilégié l’agrandissement jusqu’à l’indéchiffrable de détails corporels (fragment de sein, segment de bras) élargis jusqu’à l’énigme : est-ce un œil ? un nombril ? Le détail est un acte qui taille dans l’objet. Le corps méconnaissable y est transfiguré.
Ses actuels travaux à l’encre poursuivent cette recherche de décadrage de notre vision. Le cadre, tracé à main levée, fait corps avec le dessin ; apparent mais comme déplacé, rehaussé sur la feuille, il prolonge la ligne des corps étendus et enlacés dont les formes s’indéfinissent. Une ligne sombre les partage (les divise et les réunit indistinctement). Le cadre les découpe et les ouvre aux limites indéterminées des courbes d’un paysage : hanche-colline, replis d’une cuisse en vallon ombré, grains de beauté étoilés sous la voute céleste. Stries, hachures, sillons, marbrures : corps-paysage à la fois abstrait et incarné sur la feuille.
Evelyne Grossman